Dans ses mémoires, à paraître prochainement, George W. Bush, révèle qu'il a autorisé la torture contre le cerveau des attentats du 11 septembre, au nom de la sûreté de l'Etat. A l'époque, il pensait que le terroriste détenait des informations capitales sur des complots en préparation aux Etats-Unis. Interrogé par le Washington Post, le professeur Boussiani, qui a co-présidé le comité des experts de l'ONU et rédigé la Convention contre la torture, estime que l'ancien président est passible de poursuites. Un scénario qui colle à l'intrigue du dernier film de Roman Polanski, The Ghost Writer, adapté du roman éponyme de Robert Harris.
Véritable thriller hitchcockien, The Ghost Writer est l'histoire d'un écrivain privé (Ewan McGregor), engagé par une maison d'édition pour terminer les mémoires d'un ex-premier ministre britannique (Pierce Brosnan) poursuivi pour crimes de guerre. La cour de justice internationale le soupçonne d'avoir livré des terroristes à la CIA pour les soumettre à la torture. Or, c'est son "nègre" littéraire qui va découvrir la vérité. Une histoire passionnante qui pose la question du rôle de ces écrivains de l'ombre ; des confidences dont ils sont la cible ; des cas de conscience qui les animent. Et de la légitimité d'écrire, soi-même ou avec l'aide d'une autre plume, ses mémoires. Pour laisser une trace dans l'histoire. Un métier méconnu qui, aujourd'hui, sort du brouillard. Ces "métis", comme on les appelle maintenant "plus élégamment", assistent les célébrités dans la rédaction de leurs mémoires et ont désormais le droit de figurer sur la couverture. Cette année, en France, c'est incontestablement Jacques Chirac qui a mis l'actualité littéraire en ébullition. Or, contrairement à Winston Churchill, nobelisé en son nom propre pour des écrits qu'il n'aurait pas rédigés seul, l'ancien président n'a pas caché sa collaboration avec Jean-Luc Barré. Coauteur de Chaque pas doit être un but, ce dernier a confié à l'Express (18/02/10) : "Nous nous rencontrons en tête à tête deux matinées par semaine, dans ses bureaux de la rue de Lille. Dès le départ, il m'a dit : "Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez". Je l'enregistre, mets en forme, en prenant bien soin de garder ses formules et le style qui est le sien. Puis je lui communique les chapitres. Il ajoute des précisions si besoin. Au fil des mois, une relation complice et amicale s'est instaurée. C'est un véritable travail à quatre mains." Ce qui suppose une parfaite connivence. Et quand tout va mal ? Dans le film de Polanski, le "ghost writer" reprend le manuscrit d'un autre "nègre", disparu dans des conditions mystérieuses. Au fil de sa lecture et de ses échanges avec l'ancien homme politique, Adam Lang, il met à jour des secrets. Son travail de rédacteur se confond alors avec celui d'enquêteur. A aucun moment, son nom n'est cité. En outre, la caméra de Polanski ne le perd jamais des yeux. Le spectateur parvient alors très facilement à s'identifier à ce personnage anonyme et omniprésent, et vivre ses péripéties avec intensité. A l'instar des films du maître du suspense, Alfred Hitchcock, un héros ordinaire est pris au piège, malgré lui, d'une machination infernale, bouleversant ses repères physiques et psychologiques, jusqu'à le perdre. Adam Lang manipule-t-il son "nègre" ? Lui cache-t-il des aspects de sa vie ? Tous ont un jardin secret qu'ils ne veulent pas dévoiler dans leur livre. Autre question : à qui peut-on attribuer la paternité de l'ouvrage ? Celui qui fait le plat ou bien celui qui l'assaisonne ? Le plus célèbre des "nègres" littéraires fut Auguste Maquet, l'autre Alexandre Dumas. Quand éclata une querelle entre les deux hommes, qui était le père de Monte-Cristo et de d'Artagnan ? Cruel dilemme. Dans son livre remarquable sur les grandes énigmes de l'histoire, Alain Decaux évoque le cas Shakespeare. Était-il bien l'auteur de ses œuvres ? Quelques années avant la première guerre mondiale, une cryptographe américaine fit une découverte dans le mur de la tour de Canonbury, à Londres. Elle mit à jour un panneau secret. Preuve qu'elle était parvenue à décrypter un message codé dans un texte de Francis Bacon, ce grand philosophe de la Renaissance, qui indiquait l'emplacement de cette cachette. Or, si le déchiffrage avait réussi, cela signifiait que les secrets des autres écrits de Bacon avaient été percés. Et l'un d'eux évoquait clairement qu'il était l'auteur des œuvres de Shakespeare. Une thèse qui a fait couler beaucoup d'encre. Nombreux seraient donc les "Cyrano de Bergerac" qui écrivent pour les autres, sans goûter aux baisers de Roxane. Profitent-ils de leur talent pour "chiffrer" un document, c'est-à-dire dissimuler un message codé dans un texte clair, comme une signature ? Dans "The Ghost Writer", c'est le manuscrit qui contient la clef de l'intrigue. Encore un tour de force qui a ravi le réalisateur de "La neuvième porte" où il était déjà question de livre codé. Décidément, être dans l'ombre encourage aux cachoteries ! Pourquoi, dans ce cas, ne pas reprendre la lecture du tome 1 des Mémoires de Jacques Chirac pour y chercher une révélation, entre les lignes. Une histoire d'emplois fictifs, par exemple. Ah, encore des fantômes...
Véritable thriller hitchcockien, The Ghost Writer est l'histoire d'un écrivain privé (Ewan McGregor), engagé par une maison d'édition pour terminer les mémoires d'un ex-premier ministre britannique (Pierce Brosnan) poursuivi pour crimes de guerre. La cour de justice internationale le soupçonne d'avoir livré des terroristes à la CIA pour les soumettre à la torture. Or, c'est son "nègre" littéraire qui va découvrir la vérité. Une histoire passionnante qui pose la question du rôle de ces écrivains de l'ombre ; des confidences dont ils sont la cible ; des cas de conscience qui les animent. Et de la légitimité d'écrire, soi-même ou avec l'aide d'une autre plume, ses mémoires. Pour laisser une trace dans l'histoire. Un métier méconnu qui, aujourd'hui, sort du brouillard. Ces "métis", comme on les appelle maintenant "plus élégamment", assistent les célébrités dans la rédaction de leurs mémoires et ont désormais le droit de figurer sur la couverture. Cette année, en France, c'est incontestablement Jacques Chirac qui a mis l'actualité littéraire en ébullition. Or, contrairement à Winston Churchill, nobelisé en son nom propre pour des écrits qu'il n'aurait pas rédigés seul, l'ancien président n'a pas caché sa collaboration avec Jean-Luc Barré. Coauteur de Chaque pas doit être un but, ce dernier a confié à l'Express (18/02/10) : "Nous nous rencontrons en tête à tête deux matinées par semaine, dans ses bureaux de la rue de Lille. Dès le départ, il m'a dit : "Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez". Je l'enregistre, mets en forme, en prenant bien soin de garder ses formules et le style qui est le sien. Puis je lui communique les chapitres. Il ajoute des précisions si besoin. Au fil des mois, une relation complice et amicale s'est instaurée. C'est un véritable travail à quatre mains." Ce qui suppose une parfaite connivence. Et quand tout va mal ? Dans le film de Polanski, le "ghost writer" reprend le manuscrit d'un autre "nègre", disparu dans des conditions mystérieuses. Au fil de sa lecture et de ses échanges avec l'ancien homme politique, Adam Lang, il met à jour des secrets. Son travail de rédacteur se confond alors avec celui d'enquêteur. A aucun moment, son nom n'est cité. En outre, la caméra de Polanski ne le perd jamais des yeux. Le spectateur parvient alors très facilement à s'identifier à ce personnage anonyme et omniprésent, et vivre ses péripéties avec intensité. A l'instar des films du maître du suspense, Alfred Hitchcock, un héros ordinaire est pris au piège, malgré lui, d'une machination infernale, bouleversant ses repères physiques et psychologiques, jusqu'à le perdre. Adam Lang manipule-t-il son "nègre" ? Lui cache-t-il des aspects de sa vie ? Tous ont un jardin secret qu'ils ne veulent pas dévoiler dans leur livre. Autre question : à qui peut-on attribuer la paternité de l'ouvrage ? Celui qui fait le plat ou bien celui qui l'assaisonne ? Le plus célèbre des "nègres" littéraires fut Auguste Maquet, l'autre Alexandre Dumas. Quand éclata une querelle entre les deux hommes, qui était le père de Monte-Cristo et de d'Artagnan ? Cruel dilemme. Dans son livre remarquable sur les grandes énigmes de l'histoire, Alain Decaux évoque le cas Shakespeare. Était-il bien l'auteur de ses œuvres ? Quelques années avant la première guerre mondiale, une cryptographe américaine fit une découverte dans le mur de la tour de Canonbury, à Londres. Elle mit à jour un panneau secret. Preuve qu'elle était parvenue à décrypter un message codé dans un texte de Francis Bacon, ce grand philosophe de la Renaissance, qui indiquait l'emplacement de cette cachette. Or, si le déchiffrage avait réussi, cela signifiait que les secrets des autres écrits de Bacon avaient été percés. Et l'un d'eux évoquait clairement qu'il était l'auteur des œuvres de Shakespeare. Une thèse qui a fait couler beaucoup d'encre. Nombreux seraient donc les "Cyrano de Bergerac" qui écrivent pour les autres, sans goûter aux baisers de Roxane. Profitent-ils de leur talent pour "chiffrer" un document, c'est-à-dire dissimuler un message codé dans un texte clair, comme une signature ? Dans "The Ghost Writer", c'est le manuscrit qui contient la clef de l'intrigue. Encore un tour de force qui a ravi le réalisateur de "La neuvième porte" où il était déjà question de livre codé. Décidément, être dans l'ombre encourage aux cachoteries ! Pourquoi, dans ce cas, ne pas reprendre la lecture du tome 1 des Mémoires de Jacques Chirac pour y chercher une révélation, entre les lignes. Une histoire d'emplois fictifs, par exemple. Ah, encore des fantômes...