La photo de la semaine est la photo de trop. Choquante.
Diffusée par l’opposition syrienne, elle interpelle. Depuis dimanche, elle me
hante.
Trois innocentes victimes, frappées par une attaque chimique sans
précédent contre la population civile. Hommes, femmes et enfants, sans
distinction. L'horreur vient de franchir une étape.
Attribué officiellement par
la France au régime syrien, ce massacre émeut toute la communauté
internationale. Alors, en coulisses, les diplomates s’activent. Les forces
militaires prennent position. L’opinion publique assiste, manipulée et
impuissante, à un jeu de dupes contre les enquêteurs de l’ONU.
Ignorer la
provocation, c’est perdre toute crédibilité et laisser un despote en liberté.
Agir, c’est entrer dans l’inconnu par un conflit qui n’a rien de commun avec la
Libye ou le Mali. La France y perdra, sur les deux tableaux. Le monde aussi. Parce que la crise syrienne
n’est pas une révolution. Ni un printemps arabe. C’est une guerre.
Or, Bachar el-Assad n’est pas une
cible facile à atteindre. La Russie et l’Iran ne sont pas nos alliés. Et le
monde musulman est une véritable poudrière. Avec le terrorisme en embuscade. Le
scénario du pire. De quoi être inquiet. Car le mal n’a jamais autant été à
l’œuvre qu’aujourd’hui.
Photo AFP / Ammar al-Arbini