Et
pourtant, l’enjeu reste une « réforme de civilisation » dans laquelle
le désir d’enfant n’a toujours pas trouvé sa justification. C’est pourquoi
l’Eglise, à l’instar du diocèse basque, joue pleinement son rôle pour éveiller
les consciences, dans l’inspiration de Benoît XVI et de son successeur, le pape
François, qui connaît bien le sujet pour s’y être farouchement opposé en
Argentine il y a trois ans. A cette époque, il dénonce une
« volonté de détruire le plan de Dieu ». Or, à l’orée des fêtes
pascales, c’est à la dignité de la création et au respect de la vie naissante que
nous invite la marche du 24 mars, jour des Rameaux. Quelle juste
coïncidence : la chronologie liturgique entre en résonance avec le temps
sociétal.
Quant
à la motivation des troupes, les organisateurs ne ménagent pas leur peine, même
si le plan de com’ frise parfois l’overdose marketing. C’est là toute
l’ambiguïté de l’opposition. Une configuration quasi militaire : en première
ligne, du théâtral pour focaliser l’attention des journalistes ; et à
l’arrière, de grands témoins de la culture, des religions, des milieux
associatifs et des institutions pour donner du sens. Or, la forme occultant
souvent le fond dans les journaux télévisés, l’événement risque le sur-jeu.
Cela
dit, la majorité et les pro-mariage gay, virtuoses de l’omerta ou de la mauvaise foi, pourront
s’évertuer à mettre un couvercle sur la contestation ou donner une image
négative du cortège, ils ne bâillonneront jamais ce nouveau contre-pouvoir que
représentent aujourd’hui les réseaux sociaux. Privée d’antenne, la mobilisation
s’est désormais soulevée de l’intérieur. Silencieuse mais non muselée. Ainsi, dans sa
politique de l’autruche, ce n’est pas une déferlante que doit craindre le président
de la République, déjà bien mal en point sur la banquise des sondages, mais un véritable
tsunami tant le socle de notre société sera ébranlé par le fond. Jusqu’aux
urnes.