jeudi 20 décembre 2012

Et si la fin du monde était de notre faute ?

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D’après les "survivalistes", les mayas ont prédit la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Avaient-ils aussi prédit qu’il y aurait des cons pour y croire ? C’est la question qui agite les médias du monde entier depuis une semaine, sans parler de la planète marketing et des réseaux sociaux. Fanatiques de l’apocalypse et journalistes en mal de scoop se sont donnés rendez-vous à Bugarach, petit village du Pays cathare, dans l’Aude, carrefour de toutes les attentions intra et extra-terrestres, pour assister au grand cataclysme. Et y survivre ?

Et pourquoi Bugarach serait à l’abri du danger ? La théorie n’a rien à envier à X-Files. Une civilisation extra-terrestre y aurait garé des vaisseaux spatiaux, au cœur de la montagne, bien avant la naissance de l’humanité, pour se manifester au jour du jugement dernier. A la fin du monde, les survivants seraient embarqués à bord de cette arche de Noé. Aussi, la gendarmerie est sur le pied de guerre pour dissuader les inconscients de s’aventurer dans les galeries souterraines du Pic de Bugarach à la recherche des OVNI salvateurs. Dans un billet "Rouge vif" sur Europe 1, Anne Roumanoff faisait cette hypothèse : si la fin du monde a vraiment lieu, et que les barbus de Bugarach sont épargnés, comme le prétend la légende, la survie de l'espèce dépendra d’une bande d’illuminés.

Demain, c’est la 183e fois que le monde touchera à sa fin. Une excuse pour sécher l’école ? Oui parce que, comme le chien de ma grand-mère, il a beaucoup souffert. Et pourquoi la fin du monde aurait-elle une cause exogène, venue de l’espace ? Une météorite, une station spatiale, des éruptions solaires qui bouleversent la tectonique des plaques (dixit le film "2012" passé mardi soir sur M6) ? Et si la fin du monde était de notre faute ? Lorsque notre société est capable d’engendrer des monstres tueurs d’enfants, des armes de destruction massive et des fous pour les détenir, ou d'accroître la température du globe par nos pollutions, il est temps de nous tenir pour les vrais responsables d’une éventuelle fin du monde.

Or, cette fin-là a déjà commencé. La fin d’un monde. Le monde de 2012. Que cette année qui s'achève emporte la crise, les doutes, l’individualisme, la mauvaise foi, le terrorisme et la perte de nos repères éthiques ! Dans cette actualité de Noël un peu tendue qui, chaque année, cristallise les inégalités, la fin du monde aura eu le mérite de détendre un peu l’atmosphère. De faire rire. La palme de la boutade revenant à Jean-François Copé. Lorsque NKM a parlé de Bugarach comme "the place to be", il aurait déclaré : « Comme c’est la fin du monde, cela aurait été dommage de mourir fâchés ! »... La fin du monde ou la fin de l’UMP ? Les deux, mon général !

Adieu.