Parmi les "plaisirs minuscules" de Philippe Delerm, outre la "première gorgée de bière", on trouve un roman d'Agatha Christie. L'écrivain apprécie, au-delà du crime, l'atmosphère de cottage anglais où Hercule Poirot, fort de ses petites cellules grises, s'efforce de démasquer l'assassin. "Dans cet espace familier entre le crime et le coupable, écrit-il, on se construit un univers douillet". D'après lui, le lecteur se plait à fantasmer un décor cosy, aux arômes de fleurs et de feu de bois, pour se lover plus confortablement au cœur de l'intrigue. Le meurtre n'en est alors que moins barbare. Ainsi, lire un roman d'Agatha Christie exige des conditions particulières.
Pourquoi Agatha Christie est-elle autant lue dans le train ? Non seulement parce qu'un récit se dévore le temps d'un voyage. Et qu'il n'est pas possible d'arriver à destination avant le fin mot de l'histoire. Mais aussi parce le ronron du train berce le lecteur du "Crime de l'Orient-Express". Il le plonge dans l'ambiance. L'empêchant de voyager seul, en compartiment isolé. De même, il faut lire "Dix petits nègres" dans un manoir, auprès d'une bonne flambée. Ou la "Mystérieuse affaire de Styles" en prenant le thé, à l'ombre d'un cerisier. Tout est affaire de décor. Et c'est sans doute cela la marque de fabrique de la romancière.
C'est pourquoi les adaptations télévisuelles ou cinématographiques qui font date sont celles qui soignent l'atmosphère. Agatha Christie est une valeur sûre pour les producteurs. Il y a peu de risque de se tromper sur le scénario. Les intrigues sont parfaites. Les personnages bien trempés. Tout va alors se jouer sur le cadre et la manière dont les acteurs vont s'y glisser. Aussi, après George Pollock, Sidney Lumet, Guy Hamilton et Pascal Thomas pour le grand écran, une société de production, Escazal Films, est l'auteur d'une excellente série TV française avec "Les petits meurtres d'Agatha Christie", une collection d'épisodes indépendants engendrée par le succès de "Petits meurtres en famille" sur France 2, en 2006. Dénominateur commun : deux limiers mènent l'enquête, le commissaire Jean Larosière (Antoine Dulery) flanqué de son fidèle Emile Lampion (Marius Colluci). Un duo comparable à celui que Sherlock Holmes forme avec le Docteur Watson, sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle. Et, à chaque diffusion, 4,8 millions de téléspectateurs en moyenne sont au rendez-vous !
Pourquoi Agatha Christie est-elle autant lue dans le train ? Non seulement parce qu'un récit se dévore le temps d'un voyage. Et qu'il n'est pas possible d'arriver à destination avant le fin mot de l'histoire. Mais aussi parce le ronron du train berce le lecteur du "Crime de l'Orient-Express". Il le plonge dans l'ambiance. L'empêchant de voyager seul, en compartiment isolé. De même, il faut lire "Dix petits nègres" dans un manoir, auprès d'une bonne flambée. Ou la "Mystérieuse affaire de Styles" en prenant le thé, à l'ombre d'un cerisier. Tout est affaire de décor. Et c'est sans doute cela la marque de fabrique de la romancière.
C'est pourquoi les adaptations télévisuelles ou cinématographiques qui font date sont celles qui soignent l'atmosphère. Agatha Christie est une valeur sûre pour les producteurs. Il y a peu de risque de se tromper sur le scénario. Les intrigues sont parfaites. Les personnages bien trempés. Tout va alors se jouer sur le cadre et la manière dont les acteurs vont s'y glisser. Aussi, après George Pollock, Sidney Lumet, Guy Hamilton et Pascal Thomas pour le grand écran, une société de production, Escazal Films, est l'auteur d'une excellente série TV française avec "Les petits meurtres d'Agatha Christie", une collection d'épisodes indépendants engendrée par le succès de "Petits meurtres en famille" sur France 2, en 2006. Dénominateur commun : deux limiers mènent l'enquête, le commissaire Jean Larosière (Antoine Dulery) flanqué de son fidèle Emile Lampion (Marius Colluci). Un duo comparable à celui que Sherlock Holmes forme avec le Docteur Watson, sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle. Et, à chaque diffusion, 4,8 millions de téléspectateurs en moyenne sont au rendez-vous !
Hier soir, dans un cinéma des Grands Boulevards, à Paris, j'assistais à l'avant-première de "Je ne suis pas coupable", le 6ème film de la série qui sera diffusé mercredi 15 septembre, à 20h35, sur France 2. Afin d'enquêter sur des menaces de mort qui pèsent contre une riche suffragette, Larosière et Lampion s'infiltrent dans son château en se faisant passer pour mari et femme... Une manœuvre ingénieuse pour des situations rocambolesques. Fous rires garantis. Je me disais : ce qui fait la qualité des "Petits meurtres", c'est le soin apporté à l'atmosphère : les lieux de tournage, la photographie, les costumes, les accessoires. Puis, cette jouissance des comédiens à entrer dans le tableau. Convaincus d'y être, ils deviennent convaincants. La psychologie des personnages - ce qui les fait agir, les pousse au meurtre - émane de ces décors si mystérieux, si patinés. Aussi, l'horreur est moins dans l'acte que dans la motivation du tueur, dans son esprit. Un tueur implacable que l'atmosphère de vieux salon anglais rend indécelable. Dans un roman d'Agatha Christie, les apparences sont trompeuses. Pire, elles sont hypocrites. On croit boire du thé. Et l'on meurt empoisonné. On se réchauffe auprès du feu. Et l'on meurt d'un coup de tisonnier sur la tête. On se promène dans le parc. Et l'on finit au fond de l'étang, une balle dans le dos. Le tout bercé par une musique de salon, un prélude de Chopin.
C'est pourquoi je ne lis Agatha Christie que dans une maison de campagne ou au bord de la mer. Jamais en ville. Surtout pas dans le métro. Le jour, à l'ombre d'un arbre ou au bord de l'eau. Le soir, près de la cheminée, un bon verre de vin à la main. Page après page, j'attends le cri, le coup de feu, l'enquête. Puis, au cœur de la nuit, les indices s'accumulent. La solution est proche. Au petit matin, Hercule Poirot ou Miss Marple réunissent les suspects au salon. Le clou du spectacle. Je découvre l'identité de l'assassin. Jamais celui auquel je pensais. Les romans d'Agatha Christie ne sont pas cousus de fil blanc. Impossible de démêler l'intrigue avant la dernière page, le dernier mot.
Les petits meurtres d'Agatha Christie
Prochaines diffusions sur France 2 : voir le mini-site de la série
C'est pourquoi je ne lis Agatha Christie que dans une maison de campagne ou au bord de la mer. Jamais en ville. Surtout pas dans le métro. Le jour, à l'ombre d'un arbre ou au bord de l'eau. Le soir, près de la cheminée, un bon verre de vin à la main. Page après page, j'attends le cri, le coup de feu, l'enquête. Puis, au cœur de la nuit, les indices s'accumulent. La solution est proche. Au petit matin, Hercule Poirot ou Miss Marple réunissent les suspects au salon. Le clou du spectacle. Je découvre l'identité de l'assassin. Jamais celui auquel je pensais. Les romans d'Agatha Christie ne sont pas cousus de fil blanc. Impossible de démêler l'intrigue avant la dernière page, le dernier mot.
Les petits meurtres d'Agatha Christie
Prochaines diffusions sur France 2 : voir le mini-site de la série