La diffusion sur Canal + de Braquo, la nouvelle série policière événement écrite et réalisée par Olivier Marchal, ancien policier à la P.J., prouve que le genre a encore de beaux jours devant lui, malgré la multiplication des fictions policières à la télévision qui frôle la saturation. En préparant ce billet, j’ai recherché des titres de séries policières, françaises ou américaines, qui cartonnaient ou avaient cartonné à la télévision depuis les deux dernières années. C’est vertigineux : Les Bleus, La Crim, Flics, P.J., Cellule d’identité, Section de recherches, Enquêtes réservées, Action spéciales Douanes, Les Experts, R.I.S police scientifique, NCIS, Esprits criminels, Profilage, et j’en passe… Bien sûr, dans ce fourmillement de concepts, la qualité et le succès varient. Chaque scénariste, plus ou moins inspiré par les productions concurrentes, envisage son intrigue selon un angle différent des métiers de la police, avec une recherche plus ou moins aboutie du réalisme des situations, des méthodes, des outils et des codes d’usage. Au point qu’on ne sait plus aujourd’hui comment travaille véritablement la police d’investigation ! Et même si les producteurs engagent des consultants issus des professionnels de la lutte contre le crime, en activité ou non, cela reste du spectaculaire.
En littérature, le foisonnement est identique. Le crime fait vendre. A la différence près que l’écriture n’est pas polluée par la culture de l’image forte, des effets spéciaux et du rythme effréné avec lequel les affaires sont résolues. Dans cette multiplication des romans policiers, un auteur tire son épingle du jeu. Officier de police judiciaire, Hervé Jourdain clame haut et fort sur son blog qu’il ne veut pas quitter son métier pour se consacrer entièrement à la littérature. Et c’est peut-être pour ça qu’il y a un petit supplément d’âme dans Sang d’encre au 36, son premier roman policier, récompensé par le prix des lecteurs VSD du polar 2009. Inspiré par Simenon et son célèbre Maigret, l’auteur nous plonge au cœur d’une affaire criminelle traitée par la brigade du 36 quai des Orfèvres, adresse ô combien mythique pour les passionnés de littérature policière. Or, pour une fois, les techniques d’investigation de la police scientifique ne font pas tout. Elles facilitent le travail des enquêteurs, sans s’y substituer. Certes il y a bien une histoire ou deux d’ADN, d’empreinte ou de balistique. Il faut vivre avec son temps. Mais c’est davantage l’instinct du policier, l’expérience du terrain, et le travail d’équipe qui guident le lecteur. Sang d’encre au 36 est une histoire humble, romanesque et passionnante, au style alerte, loin des ambiances glauques et des flics alcoolisés et mal rasés. On apprécie les clins d'oeil au vocabulaire du métier, comme si l'auteur voulait vraiment nous faire partager son quotidien. Petit bémol, je suis juste frustré que, à deux reprises, les clefs de l’énigme ne viennent pas d’un enquêteur. Comme si les policiers du 36 n’avaient pas d’intuition. Alors qu’il aurait fallu faire une petite recherche sur internet pour comprendre les allusions du tueur. Mais c’est bien connu, dans la vraie vie, contrairement à la fiction qui nous donne les scrupules de l'incompétence, tout ne coule pas de source. Sang d'encre au 36 est écrit à l'encre bien sympathique. Alors dépêchez-vous de le lire avant qu'il ne disparaisse, sous des montagnes d'autres polars...
En littérature, le foisonnement est identique. Le crime fait vendre. A la différence près que l’écriture n’est pas polluée par la culture de l’image forte, des effets spéciaux et du rythme effréné avec lequel les affaires sont résolues. Dans cette multiplication des romans policiers, un auteur tire son épingle du jeu. Officier de police judiciaire, Hervé Jourdain clame haut et fort sur son blog qu’il ne veut pas quitter son métier pour se consacrer entièrement à la littérature. Et c’est peut-être pour ça qu’il y a un petit supplément d’âme dans Sang d’encre au 36, son premier roman policier, récompensé par le prix des lecteurs VSD du polar 2009. Inspiré par Simenon et son célèbre Maigret, l’auteur nous plonge au cœur d’une affaire criminelle traitée par la brigade du 36 quai des Orfèvres, adresse ô combien mythique pour les passionnés de littérature policière. Or, pour une fois, les techniques d’investigation de la police scientifique ne font pas tout. Elles facilitent le travail des enquêteurs, sans s’y substituer. Certes il y a bien une histoire ou deux d’ADN, d’empreinte ou de balistique. Il faut vivre avec son temps. Mais c’est davantage l’instinct du policier, l’expérience du terrain, et le travail d’équipe qui guident le lecteur. Sang d’encre au 36 est une histoire humble, romanesque et passionnante, au style alerte, loin des ambiances glauques et des flics alcoolisés et mal rasés. On apprécie les clins d'oeil au vocabulaire du métier, comme si l'auteur voulait vraiment nous faire partager son quotidien. Petit bémol, je suis juste frustré que, à deux reprises, les clefs de l’énigme ne viennent pas d’un enquêteur. Comme si les policiers du 36 n’avaient pas d’intuition. Alors qu’il aurait fallu faire une petite recherche sur internet pour comprendre les allusions du tueur. Mais c’est bien connu, dans la vraie vie, contrairement à la fiction qui nous donne les scrupules de l'incompétence, tout ne coule pas de source. Sang d'encre au 36 est écrit à l'encre bien sympathique. Alors dépêchez-vous de le lire avant qu'il ne disparaisse, sous des montagnes d'autres polars...